--- type: concept aliases: [] tags: - concept auteur_principal: MatthieuG date_origine: 17-12-2025 maturity: arbuste --- # Rhizome de Garden-Gester > _"Un rhizome ne commence et n'aboutit pas, il est toujours au milieu, entre les choses, inter-être, intermezzo."_ > — Deleuze & Guattari, _Mille Plateaux_ --- ## Comment ce [[Note méthodologique|parcours]] s'est tracé |➲ Ce document retrace le chemin parcouru, les bifurcations prises, les concepts qui ont germé en arpentant ce mercredi 17/12/2025. Ce n'est pas une généalogie linéaire (V1 → V2 → V3), mais la cartographie d'un processus **récursif** : en explorant ailleurs ([[Articles/Kyrielle|Kyrielle]]), on a redécouvert et enrichi ce qui était déjà ici (en jachère). --- ## 🌳 Le jardin existait **Garden-Gester** a commencé avec une intuition fondamentale (venue de ma pratique de la danse et de mon enseignement de la technique Alexander): ### Le geste n'est pas ce que l'on fait, mais ce par quoi il donne… ➫ qu'un geste ne soit pas un mouvement que l'on exécute mais **une organisation qui émerge**, comme l'équilibre : on ne le "tient" pas, on l'habite. ➫ qu'un geste soit **ce par quoi un monde se donne**, transitif. Berstein, F.M ALexander ou A.Bullinger, qui **butent tous trois sur les limites du modèle commande-contrôle** : —> tous pointent vers cette même énigme : **comment quelque chose de stable peut-il émerger sans être contrôlé ?** --- ### Trois chemins qui se croisent **En première personne** : l'expérience vécue, le sentir kinesthésique, ce qui se révèle dans l'attention portée à soi-même. **En deuxième personne** : la relation pédagogique, le toucher comme langage, la co-émergence du geste dans l'accompagnement. L'enseignant·e qui oriente sans imposer, qui "design" des affordances plutôt que des instructions. **En troisième personne** : la théorisation, les concepts, les modèles scientifiques qui tentent de saisir ce qui, par nature, échappe à la saisie. Ces trois perspectives ne s'opposent pas. Elles s'entrelacent, se nourrissent, révèlent chacune ce que les autres laissent dans l'ombre. --- ### Un jardin ne se survole pas Dans la conception japonaise du jardin zen, il n'existe pas de point de vue qui permettrait d'embrasser l'ensemble d'un regard. Le jardin **se découvre en arpentant**. Chaque pas révèle non seulement une composition nouvelle, un nouvel angle de vue, un nouvel assemblage, mais bien plus encore, il se donne **par le mouvement même de sa découverte**, qui demande de ne pas en épuiser le sens. **Récursivité** : le sens du jardin naît du geste qui le cherche, et qui à son tour reconfigure ce qui peut être cherché. La beauté échappe au regard qui surplombe, elle excède dans l'expérience du parcours, dans sa caresse. --- ## 🌱 Un fil tiré : [[Articles/Kyrielle|Kyrielle]] ### L'intention initiale Écrire un article sur **affordance / design d'objets / recalibration sensorielle**. **Point d'ancrage** : Les travaux au CHU de Caen - Palais de mémoire virtuel pour personnes atteintes d'Alzheimer - Recalibration posturale en réalité virtuelle (modification du flux visuel pour rééquilibrer) ### Le pitch Une **archéologie des gestes techniques** : **La chaîne des instruments** : Mine → crayon → plume → stylo → /saut/ → clavier de téléphone Comment l'instrument et son usage (récursivité) modifient nos gestes et nos postures : - Boucles sensori-motrices - Invariant gravitaire ? - Intrication très profonde **Exemples** : - Les fenêtres attentionnelles de Vermersch (le format A4 comme rétention tertiaire de l'organisation du cadre attentionnel) - Le travail de vergence chez Godard (faire bouger le point de fuite) **Passage par le palais de mémoire** comme exemple d'intrication perception/action/mémoire/création **Les implications aujourd'hui** : - Université de Caen contre Maladie Alzheimer : "palais de mémoire virtuelle" - Salles de réalité virtuelle qui en modifiant le flux visuel rééquilibrent la posture → calibration sensorielle **L'enjeu** : Faire percevoir la question des invariants et l'intrication perception/action/environnement. Mais aussi les modifications culturelles et techniques (exemple du crayon, de la nage, le travail de Preciado dans _Testo Junkie_). Les boucles récursives (abeille et orchidée). --- ## 🌿 Ramifications apparues en arpentant En développant [[Articles/Kyrielle|Kyrielle]], des concepts ont germé, se sont ramifiés, ont créé des connexions latérales. Voici la trace de ces émergences. ### 1. Émulation du retour sensoriel **Ce qui a émergé** : Quand on parle d'émulation motrice (visualisation, simulation mentale), on tombe facilement dans l'idée que c'est "dans la tête", intérieur. **Mais** : L'émulation n'est pas que motrice. Quand j'émule un geste : - J'émule aussi **le retour sensoriel** que je vais "recevoir" - Jeannerod, M. (2006). _Motor Cognition: What Actions Tell the Self_. Oxford University Press. Berthoz, A. (2009). - J'émule l'organisation gravitaire - Pré-mouvement et travaux de M. Bergamasco (Feedforward control et retour haptique) - J'émule tout l'engagement relationnel **Citation de Jean-Philippe Lachaux** : > _"Imaginer se lever active la quasi-totalité des régions motrices du cortex. On peut en déduire que la plupart des pensées qui évoquent des mouvements du corps sont aussi des actions."_ **Conséquence** : Quand je pense à un geste, mon pré-mouvement est concerné, mon organisation gravitaire est concernée, le sous-bassement du geste est concerné. Ce n'est pas seulement le bras, mais tout mon engagement relationnel qui est en jeu. **Plus surprenant encore** : J'émule aussi le retour sensoriel. Je sens la piste de ski ou le salto arrière et ajuste motricité et anticipation perceptive. Une sensori-motricité capable de **prévoir les sensations qui vont être en jeu à ce moment-là**. --- ### 2. Le geste comme pratique de la relation (pas intériorité) **Ce qui a émergé** : L'émulation n'a rien à voir avec "l'intériorité". C'est en soi une **pratique de la relation**. **Citation d'Erin Manning** : > _"Dancing provides a unique space to ask: 'what moves?' The initial tendency is to place movement in the human body."_ **Mais** : Ce qui bouge, ce n'est jamais seulement le corps. C'est le **système corps-environnement**. Quand j'émule un salto arrière : - Je n'émule pas "mon" geste dans le vide - J'émule **le couplage** entre moi et l'environnement - Comment le sol va me renvoyer, comment l'air va résister, comment la gravité va m'accélérer **L'émulation est relationnelle** : elle simule le couplage entre mes possibilités d'action et les offres de l'environnement (affordances). --- ### 3. Invariants ET variabilité (pas répétition) **Ce qui a émergé** : L'apprentissage n'est pas la **répétition** mécanique du même geste 1000 fois. C'est l'**apprentissage d'extraction d'invariants** : développer une expertise dans la capacité à extraire des invariants à travers la variabilité. **Mais** : Détecter les invariants n'est pas figer. C'est justement ce qui permet de **jouer avec la variabilité**. **Les invariants** donnent la structure stable (ex : "pour tourner à ski, il faut incliner et appuyer sur la carre externe"). **La variabilité** permet l'exploration autour de ces invariants (chaque virage est différent : neige, vitesse, inclinaison exacte). **L'expertise** = maintenir les invariants TOUT EN jouant avec la variabilité. **Citation d'Emma Bigé** : > _"L'apprentissage, autrement dit, me permet de **stabiliser des invariants à l'intérieur de l'espace d'action-perception**, invariants qui seront donc d'un côté mon corps plus ou moins identique à lui-même dans le mouvement et de l'autre mon environnement plus ou moins stable à mesure que je le traverse."_ **Conséquence** : Laisser la motricité être organisée par le couplage. Ne pas décider consciemment de chaque micro-ajustement, mais laisser le couplage corps-environnement organiser le mouvement. --- ### 4. Pédagogie écologique : contraintes et affordances **Ce qui a émergé** : Si l'apprentissage est extraction d'invariants à travers la variabilité, alors la pédagogie doit créer les conditions pour que cette exploration soit possible. **Principe fondamental** : On n'enseigne pas "la bonne technique" (approche prescriptive). On crée des **contraintes** qui font émerger le mouvement adapté. **Exemple** : Au lieu de dire "Passe le ballon avec l'intérieur du pied, angle de 45°...", on crée une contrainte : "Jouez dans un espace réduit avec un ballon plus petit." Les joueurs·euses découvrent par eux·elles-mêmes qu'il faut des passes courtes, rapides, précises. **Le rôle du·de la pédagogue** : Ne pas transmettre un savoir, mais créer des environnements où de nouvelles affordances deviennent perceptibles. ==➫ Modifications du jardin== =="**En [[deuxième personne]]** : la relation pédagogique, le toucher comme langage, la co-émergence du geste dans l'accompagnement. L'enseignant qui [[Encompagner|encompagne]], oriente sans imposer, qui "design" des [[Concepts/Affordance|affordances]] - spatiales, tactiles, verbales - plutôt qu'il n'_éructe_ des instructions (même si cela n'existe plus)."== **Citation clé** : > **"L'apprentissage ne vient pas d'un savoir transmis, mais d'une nouvelle possibilité d'agir rendue perceptible."** → [[Pédagogie écologique]] → [[Affordances et design]] --- ### 5. Le groupe comme ressource (pas obstacle) **Ce qui a émergé** : Si l'apprentissage passe par l'exploration de la variabilité, alors le **groupe** n'est pas un obstacle (concurrence), mais une **ressource** (amplificateur de variabilité). Cf [Pour une pédagogie de l'entraide](https://www.ifbelgique.be/images/boite-a-outils/a-lire/nous-avons-lu-pour-vous/ped-entraide-adlg.pdf) **Apprentissage différentiel** : Apprendre par les différences plutôt que par la répétition du même. Seul·e, je n'explore que les affordances que **je** perçois spontanément. En groupe, j'ai accès aux affordances que **les autres** perçoivent. Chaque différence est une information. Observer quelqu'un·e faire autrement = découvrir une possibilité que je ne voyais pas. **Implications politiques** : **Pédagogie concurrentielle** : - Valorise la conformité au modèle - Produit de la hiérarchie - Encourage l'individualisme - Le groupe = obstacle **Pédagogie écologique/collaborative** : - Valorise la diversité des solutions - Reconnaît la multiplicité des expertises - Encourage la coopération - Le groupe = ressource → [[Apprentissage différentiel]] ==➫ Modifications du jardin== _==**Le groupe comme ressource** Non pas obstacle (concurrence), mais **amplificateur de variabilité**. Chaque différence est une information. L'apprentissage différentiel contre la pédagogie répétitive.==_ --- ### 6. Palais de mémoire : pas "mental" mais émulé corporellement **Ce qui a émergé** : Le palais de mémoire (présent dès le pitch Kirielle) s'est approfondi. **Correction majeure** : On ne "marche mentalement" dans le palais. On l'**émule corporellement**. Quand je "parcours" mon palais : - Mes aires motrices s'activent - Mon cervelet simule les ajustements - Mes neurones de lieu s'activent comme si j'étais réellement là - Mon système vestibulaire peut être légèrement sollicité **Ce n'est pas "dans ma tête" comme une idée abstraite.** **C'est mon corps qui joue le mouvement sans l'exécuter complètement.** **Le trajet n'est pas fixe** : Il se **stabilise récursivement**. - En parcourant, je pose des objets - Ces objets reconfigurent le trajet - Le trajet affine les objets - **Récursivité** **Le palais comme pratique transformative** : Ce n'est pas qu'un "truc" mnémotechnique pour retenir des listes. C'est une pratique de configuration de l'être-au-monde spatial. En construisant un palais, je fais l'expérience des matériaux qui permettent la construction (comme un maçon ou un architecte). J'apprends à reconnaître et recalibrer mon être au monde. → [[Construire un palais de mémoire]] → [[Articles/Kyrielle|Kyrielle]] --- ### 7. Maladie et santé : rétrécissement vs élargissement (Canguilhem) **Ce qui a émergé** : Connexion avec Georges Canguilhem (_Le Normal et le pathologique_). **Thèse de Canguilhem** : La maladie n'est pas simplement l'absence de santé ou un dysfonctionnement mécanique. **La maladie, c'est une réduction du champ des possibles.** > _"Être malade, c'est vraiment pour l'homme vivre d'une autre vie. [...] L'état pathologique est **rétrécissement des normes de vie**, restriction des marges de tolérance aux infidélités du milieu."_ **Santé** = Capacité normative (pouvoir créer de nouvelles normes, s'adapter) **Maladie** = Réduction de cette capacité **Lien avec notre propos** : | État | Affordances | Possibilités d'agir | | ----------------- | --------------------- | ------------------- | | **Santé** | Nombreuses, variées | Espace large | | **Apprentissage** | De nouvelles émergent | Espace s'élargit | | **Maladie** | Disparaissent | Espace se rétrécit | **Exemple** : Maladie d'Alzheimer - Les lieux familiers cessent d'afforder "se repérer" - Les objets cessent d'afforder leurs usages habituels - Le monde devient étranger, incompréhensible → D'où l'intérêt du palais de mémoire virtuel à Caen : **restaurer des affordances** perdues, **élargir** à nouveau l'espace des possibles. → [[Canguilhem - Capacité normative]] → [[Maladie comme rétrécissement]] --- ### 8. La [[Les adventure playgrounds|friches]] comme commun pédagogique **Ce qui a émergé** : Si l'apprentissage nécessite variabilité et exploration, alors l'environnement joue un rôle crucial. **La friche, le terrain vague** : espaces non-planifiés, accessibles, auto-organisés. **Pourquoi riches pédagogiquement ?** **Caractéristiques** : - Non-planifiée (personne ne décide "comment" l'utiliser) - Variée (matériaux divers, reliefs changeants) - Permissive (pas de "bonne façon" de faire) - Évolutive (change avec les saisons, les interventions) **Ce qu'elle afforde** : - Construire, grimper, creuser, inventer - Explorer (chaque visite révèle de nouvelles possibilités) - Grande variabilité → apprentissage différentiel riche **La friche comme commun** : - Non appropriée privativement - Accessible gratuitement - Auto-organisée par les usager·es (les enfants) - Produit de la valeur d'usage (apprentissage, imagination, autonomie) **Menace** : Enclosure (privatisation, fonctionnalisation, "aménagement" qui détruit la variabilité) **Comparaison** : | Aire de jeu standardisée | Terrain vague | | ---------------------------- | --------------------------- | | Usages prescrits | Usages à inventer | | Peu de variabilité | Grande variabilité | | Rétrécissement des possibles | Élargissement des possibles | **Lien avec l'attention** : La friche est une école de l'attention exploratoire (vs attention captive des écrans). Il faut chercher les affordances, pas de sur-stimulation qui disperse. → [[Friche comme commun]] → [[Terrains d'aventure]] --- ## ↺ Boucle récursive : retour au jardin En arpentant Kirielle et ses ramifications, retour au jardin Garden-Gester, mais enrichi, éclairé autrement. ### Ces concepts éclairent rétroactivement ce qui était déjà dans le jardin **Le jardin disait déjà** : - "Le geste ne s'exécute pas, il émerge" - "On découvre le jardin en arpentant" - "Récursivité : le sens naît du geste qui le cherche" - "Le jardin se révèle différemment à chaque parcours" **Kirielle a permis de nommer plus précisément** : - _Comment_ le geste émerge (par stabilisation d'invariants à travers la variabilité) - _Pourquoi_ l'arpentage est apprentissage (émulation corporelle, affordances qui deviennent perceptibles) - _Comment_ fonctionne la récursivité (le trajet configure les objets qui reconfigurent le trajet) ### Le jardin Garden-Gester EST une friche numérique **Caractéristiques de la friche** (redécouvertes dans le jardin) : - **Non-planifié** dans son usage final → Le jardin ne dit pas "commence par là, puis va là" - **Accessible** → Gratuit, ouvert - **Auto-organisable** → Chaque visiteur·euse crée son propre parcours - **Varié** → Multiples entrées, liens latéraux, pas de linéarité imposée - **Évolutif** → Se transforme au fil des contributions Le jardin n'est pas une structure fermée à contempler. C'est un **espace à habiter, à parcourir, à transformer par l'usage**. ### L'arpentage affirme ou renforce le circuit : geste → énaction → embodiment **Ce qui se passe en arpentant le jardin** : **Geste** : Cliquer sur un lien, naviguer, lire, revenir, bifurquer **Énaction** : Le sens émerge de l'action de parcourir (pas donné d'avance) **Embodiment** : Le parcours engage le corps (attention, regard, rythme de lecture, choix de navigation) Ce n'est pas une lecture passive où le sens est "reçu". C'est une **co-création** : le jardin se donne en étant parcouru, et le·la visiteur·euse se configure en parcourant. ### La spatialisation est une façon d'habiter un monde, de le faire apparaître en le parcourant **Le palais de mémoire** (et par extension, le jardin) n'est pas une "représentation mentale" d'un espace. C'est une **pratique de spatialisation** : - En parcourant, je crée des relations spatiales entre concepts - Ces relations ne préexistent pas, elles **émergent** du parcours - L'espace devient **habitable** (pas seulement visible) **Le monde se donne dans le parcours.** De même que le jardin zen japonais n'a pas de point de vue qui embrasse l'ensemble — il faut l'arpenter pour qu'il se révèle — le jardin numérique ne peut être "survolé". Il faut **y marcher** (même si cette marche est clics et lectures). **La spatialisation, c'est l'acte même de faire exister le monde** en le parcourant, en y posant des repères, en créant des chemins. --- ## 🌿 L'index se réécrit (Décembre 2025) Suite à ce parcours, l'index du jardin s'enrichit — pas pour être remplacé, mais pour **intégrer** ce qui a émergé. ### Ce qui s'ajoute ➫ qu'un geste **rende perceptible de nouvelles possibilités d'agir** — l'apprentissage n'est pas transmission de savoir, mais émergence d'affordances. ➫ qu'un geste soit toujours **pratique de la relation** : ce qui bouge, ce n'est jamais seulement le corps, mais le système corps-environnement. **Les affordances** chez Gibson **La stabilisation d'invariants** chez Emma Bigé —> Et la question s'approfondit : comment cette stabilisation permet-elle **la variabilité** plutôt que la fixation ? ### Le jardin explore maintenant explicitement **Le groupe comme ressource** : Non pas obstacle (concurrence), mais amplificateur de variabilité. Chaque différence est une information. L'apprentissage différentiel contre la pédagogie répétitive. **La friche comme commun** : Les espaces non-planifiés, accessibles, auto-organisés comme infrastructures éducatives invisibles. Là où la variabilité peut se déployer. Là où l'attention devient exploratoire, pas captive. **L'émulation corporelle** : Quand j'émule un geste (sans le faire physiquement), j'active non seulement la commande motrice, mais aussi le retour sensoriel, l'organisation gravitaire, tout l'engagement relationnel. ### Métaphore enrichie **Comme un palais de mémoire** : un espace émulé corporellement en le parcourant. Pas "dans la tête", mais en engageant tout notre être relationnel — vision, motricité, anticipation perceptive. Et comme dans un palais de mémoire, **le trajet se stabilise en se faisant** : En parcourant, vous posez des objets (concepts, liens, questions). Ces objets reconfigurent le trajet. Le trajet affine les objets. **Récursivité**. **Ce jardin est une friche numérique** : non-planifié dans son usage final, accessible, auto-organisable par vous dans votre parcours. --- ## Portes d'entrée (liens vers le futur pour la plupart ;))) → [[Articles/Kyrielle|Kyrielle]]- Une archéologie des gestes techniques, des objets qui modifient nos postures → [[Le geste comme émergence]] - Pourquoi on ne "fait" pas un geste, on l'habite → [[Affordances et design]] - Comment l'environnement offre des possibilités d'agir → [[La friche comme commun]] - Les espaces non-planifiés comme lieux d'apprentissage → [[Émulation et retour sensoriel]] - Quand penser à un geste active tout le corps → [[Invariants et variabilité]] - Comment apprendre sans figer → [[Groupe comme ressource]] - Apprentissage différentiel vs pédagogie concurrentielle → [[Capacité normative]] - Santé comme élargissement des possibles (Canguilhem) --- ## Note sur la pratique d'anarchivage Ce document est lui-même un **geste** : celui de refaire la boucle, de documenter le processus, de laisser une trace du parcours. **Anarchivage** (pas "archivage") parce que : - Ce n'est pas figer dans un ordre définitif - C'est garder vivant le mouvement - C'est permettre de futurs parcours de se brancher sur ces traces **Cette pratique pourrait se répéter** : après chaque phase d'exploration, refaire la boucle, documenter ce qui a émergé, voir comment le jardin se reconfigure. Le rhizome lui-même est en croissance. --- **Fin de cette strate - Décembre 2025** Le jardin continue de pousser. D'autres fils seront tirés. D'autres ramifications émergeront. D'autres boucles se boucleront. À suivre... 🌱 ---